Parfois, y a les gens à l'université qui me demandent,
vas-y tu me parles un peu de toi ?
Mais moi je sais plus. Moi je sais pas.
Je suis rien ou pas grand chose.
Des bonnes notes, des tonnes de livres, un garçon intelligent, quelqu'un qui fait du vélo tôt le matin qui travaille jusque tard le soir, un garçon qui a peut-être besoin de lunettes mais ça coûte un peu trop cher alors un garçon qui se contente de froncer un peu trop les sourcils.  
Non moi je suis rien, ou pas grand chose.
Alors du coup, moi les gens, quand ils me disent vas-y parle moi un peu de toi, au lieu que je leur dise moi je suis rien, je leur parle de Ringo.
Ça va tout de suite plus rapidement, je cherche même pas mes mots, ça va très vite voire trop vite parfois les gens me disent oh doucement calme toi, c'est que quand je parle de lui y a mon cœur qui s'emballe et y a tout qui va en accéléré chez moi.
Du coup je leur dis,
Désolé
et puis je continue.
Ringo il est beau.
Ringo c'est mon amoureux.
Parfois je le regarde et je me dis non mais c'est pas possible, c'est pas possible d'être aussi beau c'est pas humain il me cache quelque chose. Il doit bien avoir un petit défaut moi, je sais pas, une dent de traviole, un grain de beauté mal placé, une fossette d'un côté mais pas de l'autre.
Mais non rien, pourtant je te jure, j'en ai fait le tour moi, de son corps. Je pourrais te le dessiner/redessiner/sculpter, mais c'est pas moi l'artiste et puis je finirai par le rendre moche, je suis sûr que j'y arriverai. Ça doit être compliqué mais moi il m'a dit que j'arrivais à tout alors...
Ringo il est beau à l'extérieur, à l'intérieur, tout ce que tu veux.
Ringo il est libre.
Ringo c'est le vent.
Un jour où il va me glisser entre les doigts, moi je le sais, on en a déjà discuté, mais en attendant je le serres fort fort, mes doigts, je les serres tellement qu'il y a ma paume de main qui blanchit/rougit un peu, du coup, mais je le lâche pas. Pas maintenant.
Ringo c'est pfou.... Je pourrais même pas te dire.
Un ouragan, le gars.
Un jour il est arrivé à la librairie pendant que je travaillais, je le connaissais pas encore, mais depuis je me demande comment j'ai fait pour vivre aussi longtemps sans lui, sans avoir un cœur qui bat pour quelqu'un, c'est que ça me fait bizarre de me dire qu'avant, il battait rien que pour moi, ça parait absurde, même.
Moi j'suis rien, pas grand chose. Enfin si peut-être quelque chose, mais Ringo c'est... tout.
Même que Ringo je l'ai..
Ah non, faut pas dire ça.
Ça fera trop mal le jour où il partira.
Mais j'ai de plus en plus de mal, y a ma bouche qui a du mal à retenir ce mot, c'est que c'est difficile de pas dire ce que mon corps et mon cœur crient.