BANG.
Coule, douce larme. Coule, chaude perle. Elle a honte la petite blonde, alors elle hurle. Hurle. Hurle. Si fort que déjà elle n'a plus de voix. Sa peau blafarde a viré au rouge. On croirait qu'elle s'étouffe, la blondinette. Mais oui ! Ces sanglots l'étouffent ! Elle ne joue pas. Elle ne joue plus. Enfin sincère. Paniquée, ses doigts osseux parcourent le corps de cet homme. Son homme. Il semble apaisé, calme. Quiétude feinte. Il est mourant. Le plomb a faillit trouver son coeur, parce que oui, il en a un. Et ce liquide chaud, ce liquide rouge, se répand bien trop vite sur le sol. Elle ne peut rien faire, elle est paniquée. Alors en attendant les secours elle essaie frénétiquement de boucher ce trou. Ce trou d'où s'échappe sa vie. C'est inutile et déjà Mike essaie de l'éloigner de son ami. Elle se débat la lionne. Elle griffe. Elle hurle. C'est la seule chose dont elle est capable. Résigné, Mike abandonne, et de nouveau elle se précipite sur le corps de son geôlier. Le corps de celui... Celui qu'elle aime (?) et qu'elle pensait tant détester. Mais au fond, l'amour et la haine, c'est un peu pareil, non ? Les doigts de la Maddie caressent les boucles brunes de son homme. Elle ne lâche pas son regard. Il gémit et une grimace, un sourire se dessine sur le visage de l'Espagnol. Déclaration muette. Elle a compris. Les lèvres pulpeuses de la blonde trouvent le front de son homme. Les sirènes hurlent dans la ruelle et quelques secondes plus tard, un commando d'ambulanciers s'empare de lui. Ils le lui volent. Et elle se retrouve seule. Il l'a abandonnée. Une main se pose sur l'épaule de la blonde, elle se soustrait de ce contact avant d'insulter Mike et de se tirer. Elle n'a plus que ça à faire. Parce qu'elle n'a plus rien.

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Les mains encore rouges. Ensanglantées. Sales. La squatteuse s'est précipitée chez elle. Chez lui. Elle est libre. Enfin! Mais elle ne veut pas. Elle ne veut plus. Elle ne veut plus que lui. Trop tard. Machinalement, et contre son coeur, sa raison fait ses affaires, salissant chacun de ses vêtements avec le sang de son amant. Son amour. Une valise ce sera tout. Parce que Maddie a l'habitude de bouger. Maddie c'est une nomade et jamais elle n'a plus avec elle. C'est plus facile de fuir avec juste une valise, non ? Elle ouvre la porte et manque de faire une crise cardiaque en se retrouvant nez à nez avec Mike. Toujours lui. Tu comptes te barrer comme ça ? . Elle est muette, la menteuse. Elle essaie d'esquiver, mais il est plus rapide qu'elle et il l'agrippe par le bras. Lache-moi !. C'est à son tour d'être muet. Il attend sa réponse le bougre. Elle tremble. J'vais chez ma mère. Il rit. Il se moque. Mais surtout, surtout il fait peur. Elle ne te parle plus depuis qu'elle a appris comment tu te faisais entretenir. Arrête de mentir ! Eh tu sais quoi, Maddie ? Au fond, j'm'en fous de ce que tu fais de ta vie et de ton cul... Mais t'aurais au moins pu attendre de savoir si il allait s'en sortir ou pas, avant de faire tes valises, non ? Mike marque un temps de pause avant de plonger son regard dans celui de la blonde. Comme si il cherchait à lui arracher la vérité. Comme si à travers ce regard bleu azur tout était inscrit. Tu sais qui lui a tiré dessus, pas vrai ? Non ! Je n'sais rien ! Bien sûr qu'elle sait. C'est pour ça qu'elle se tire, alors qu'elle vient de se rendre compte que finalement, son "geôlier", elle l'aimait. Elle sait qu'elle est coupable. Qu'elle a merdé. Que ses mots ont dépassés ses pensées. Plus que ses mots. Elle n'aurait jamais dû payer ce type. On ne se débarrasse pas de ses problèmes comme ça. Jamais. Trop tard.
Si il meurt, elle est dans la merde. Si il vit, elle est dans la merde.Mike la relâche et elle manque de trébucher, avant de dévaler les escaliers sans adresser un regard au rouquin. C'est ça, casse-toi ! Ah une dernière chose. Il va vivre... J'te conseille de te faire petite quand il sortira de l'hôpital.

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Sugar,

Quand tu liras cette lettre, tu seras enfin sorti de cet hôpital, que je suppose miteux. Tu t'en doutes, je ne suis jamais venue te voir. Ca ne fait pas partie du contrat, pas vrai ?! Qu'est-ce qu'on avait décidé rappelle-moi ?

- Sécurité
- Logement
- Nourriture
- Yeux fermés sur mes "méfaits"

En échange de ma compagnie.

Je ne me sens plus en sécurité depuis que tu t'es fait tiré dessus. Le logement et la nourriture sont superflus, je peux me démerder seule. Et mes "méfaits"... Parlons-en. C'est pas parce que t'es flic que tu peux te permettre de me tenir en otages. Non. De me faire du chantage sur des petits délits d'adolescents. Je voulais éviter quoi ? 6 mois, 1 an max de taule... Et finalement j'ai été en prison deux ans avec toi ! Deux ans ! Si je ne suis pas partie, c'est que je n'ai jamais eu le courage. Et non, désolé, ce n'est pas parce que je t'aimais. Je ne t'aime pas. Je ne t'aime pas.
En ce moment, t'es au fond d'un lit d'hôpital, et moi je suis déjà loin. Ne me cherche pas. Le contrat est caduc.

Bon rétablissement

À jamais

Maddie

Une larme. Deux larmes. Trois. Elle pleure la menteuse. Elle fête sa liberté ? Elle craint son avenir ? Elle fait le deuil de cet amour perdu ? On ne sait pas. Elle ne sait pas. Si elle est libre, elle est surtout seule. Elle expédie la lettre. Et maintenant ? Ses yeux parcourent les rues sans s'attarder sur cette foule. Elle est invisible. Elle n'est pas indispensable.

Par habitude, elle rejoint un bar. Un bien fréquenté, forcément.

Elle sourit à ce blaireau au fond. Il se lève et lui sourit bêtement en retour. Il est flâtté le bougre.   Je vous offre un verre ? Les larmes de la blonde ont disparu. Malicieuse, elle hoche la tête...

Eternel refrain.
Routine appréciable. Rassurante.