Cameron regarda la date inscrite sur le petit réveil posé sur sa table de chevet. Elle la lut, une fois, puis une autre, et encore une autre fois. Elle voulait être sûre qu'il s'agisse bien de ce jour là, comme si se tromper allait effacer le souvenir de ce jour à jamais. Un an aujourd'hui. Un an qu'elle avait découvert que celui, qu'elle pensait être l'amour de sa vie, la trompait. La blonde n'avait pas oublié cette nuit là, cette nuit où son monde s'était écroulé. La surprise la culpabilité sur le visage de l'homme qu'elle ne reconnaissait plus, était comme gravé dans sa mémoire, indélébile, ineffaçable. Wes, le prénom qui tourmentait ses nuits, qui se répétait inlassablement dans son esprit. Alors que son regard était toujours posé sur la date du jour, un main douce toucha son ventre, des bras l'attrapèrent. Elle tourna la tête, sourit à l'homme qui était à côté d'elle, puis vint se loger entre ses grands bras musclés. Il déposa des baisers sur chaque parcelle de son visage et de son cou. Cameron ne lâcha pas à un mot, se contentant d'embrasser les lèvres de Julian. Elle ne pouvait pas lui dire ce qu'elle ressentait. Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle souhaitait que ce soit Wes qui la prenne dans ses bras en dépit de ce qu'il lui avait fait subir, que ce soit Wes qui partage ses jours et ses nuits. Cameron ne pouvait expliquer pourquoi elle souhaitait le retour de son détracteur. Il avait partagé sa vie pendant quatre ans, il lui avait promis un avenir plus beau. Entre deux baisers, Julian lui demanda si elle avait bien dormi. - Merveilleusement bien. - Ce n'était qu'un mensonge de plus, qu'elle essayait d'ancrer en elle même. Cameron avait passé la nuit à penser à Wes, celui avec qui elle voyait le monde d'une autre façon, celui qui avait su faire de ses faiblesses des forces, mais aussi celui qui l'avait réduit à l'une de ses nombreuses femmes trompées. Elle s'extirpa de l'étreinte de Julian, prit sa chemise qui traînait sur le sol et s'en alla dans la salle de bain. Encore une de ces journées où elle essayait de se faire croire à elle même qu'elle ne souhaitait pas revoir son ancien petit-ami. Cela valait peut-être mieux, de toute façon, Wes était sûrement parti à tout jamais.