cela faisait plusieurs heures que je tournais en rond dans mon appartement tel un lion affamé. il y avait ce bal, en l'honneur de je ne sais plus quel événement et en tant que journaliste on m'avait dit d'y allé. bizarrement tout les autres journalistes spécialisés dans le domaine de l’événementiel étaient occupés ce soir-là. et comme toujours, ça retombait sur moi. quant à ma mère, je suis sur qu'elle aurait été très fière de moi. étant seule héritière de sa fortune, je devais de me montrer dans les soirées mondaines dans une belle tenue et bien accompagnée. dans ma tête je remerciais la personne qui avait ordonné que tout le monde vienne seul. sinon j'aurais sûrement dû aller avec lev. ce côté ne me déplaisait pas, mais étant donner que j'étais supposée l'ignorer, c'était un peu contradictoire. bref, dans tout les cas je devais me dépêcher de m'habiller et de me maquiller etc. ma mère m'avait envoyé une robe rouge de marque pour la soirée, mais je ne pouvais définitivement pas ma résoudre à la mettre. sauf que je n'avais rien de mieux, alors j'avais fini pas l'enfilé. après quelques minutes de préparations, je rejoignais le Glowing La, là ou se trouvait la soirée. arrivée là-bas, je donnais mon sac à l'accueil et me plongeait dans l'univers mystérieux de ce bal masqué. génial... on ne pouvait même pas savoir avec qui on parlait. je soupirais et m'avançait un peu plus dans la masse. étant en talon et en robe, je dû bien sur me prendre le pied de quelqu'un ou je ne sais quoi, c'est ainsi que je trébucha sur une personne dont je ne connaissais ni le visage, ni le nom. "merde je suis vraiment désolée, j'ai un peu du mal avec ces chaussures."

Ringo tire un peu sur ses manches, remonte légèrement le col de sa chemise et tente de décoincer ses cheveux emmêlés dans l'élastique de son masque. C'est la toute, toute première fois qu'il enfile un costume de cette qualité-là. La plupart des ses fringues sentent la poussière, le bata trempé ou la lessive bon marché. Mais pas ce costume-là, non. Ça sent la fraîcheur et le tissus lavé avec douceur par une mère sachant encore aimer. C'est un comble quand même qu'il appartienne à son frère...
à croire que le problème vient définitivement de lui.
Mais Ringo s'en fou. Rien ne peut l'atteindre ce soir: parce qu'il est beau dans son costume de grand garçon. Il n'a plus de peintures au bout des doigts et même ses cheveux, même ses cheveux ont été disciplinés. C'est qu'il compte bien se rendre aux genre de soirées où les mecs comme lui ne sont jamais invités. Qui le reconnaîtra comme ça ?
Il sent le parfum et l'argent. Même bata l'a maté de travers lorsqu'il est aller l'attaché à sa niche.
C'est bien la preuve que sa mission est à moitié réussite.
Et lorsqu'il entre enfin dans la boite de nuit, le tam tam de son coeur menace encore de le décrocher de sa poitrine. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? c'est qu'il n'a même pas le droit de boire.

Il a mis un des seuls costumes qu'il possède. C'est qu'il n'a pas l'habitude non plus de porter un tel habillage. La cravate lui sert le cou, il a l'impression d'étouffer. Discrètement devant l'entrée, Lev la desserre un peu. Personne ne s'en rendra compte. De toute façon, il fait à moitié nuit là-dedans. Il sent sa respiration se heurter un peu. Il espère qu'il n'y aura pas trop de monde.
À avoir l'habitude de porter un training où il transpire toute la journée, Lev se sent un peu mal à l'aise. Juste devant l'entrée, il enfile son masque. C'est un masque de Lion. Parce que Lev, ça veut dire Lion. Mais rares sont ceux qui le savent, à moins d'être russe comme lui. Il déambule, découvrant l'intérieur de la boîte au travers des deux trous du masque qu'il a payé malgré tout un bon prix, pour qu'il soit d'une qualité supérieure à ceux faits par des enfants de primaire. Soudainement, quelqu'un lui marche sur le pied (Brynn), manquant de trébucher à moitié. Par réflexe, ses mains froides retiennent la demoiselle – à en croire la robe rouge sang qu'elle porte. Elle s'excuse. Il grimace. Merde, il lui semble connaîtra la voix, mais sur le coup, il ne fait pas vraiment le lien. Il a la tête ailleurs, dans les étoiles sûrement, comme souvent. « ce n'est rien. » répond-il doucement à son intention, son accent écorchant chacun des mots. Indication traître qui le trahira sûrement tout au long de la soirée. « je vais chercher quelque chose à boire, je vous ramène un verre ? » Ses yeux sombres fixent le masque de l'inconnue – qu'il croit être une inconnue, en tout cas – en attendant sa réponse. Il tourne la tête, observe la boîte se remplir plus en plus d'inconnus masqués.

au final j'y suis allée. parfois je me surprends moi-même. moi qui aurait cru que j'allais capituler après quelques minutes. mais bizarrement j'avais décidé de m'y rendre. les bals, les soirées mondaines, tout ça sont des événements que je proscris totalement. je déteste me trimballer dans une robe de marque, avec dix couches de maquillage sur le visage et des talons vertigineux qui m'empêche de me déplacer correctement. comment ma mère peut être habituée à ce genre de choses... si mon père était encore en vie, il m'aurait sûrement dit de faire comme je le sens et de ne surtout pas me forcer. sauf qu'il n'est pas là et que les seules personnes que je dois écouter sont mon boss et ma mère. enfin ma mère en option vu que je suis majeure et que je peux décider par moi-même. mais son geste m'a touché. même si je suis sur qu'elle a seulement fait ça pour que j'aille à cette soirée. n'empêche ça a marché. c'est comme ça que je me retrouve au glowing la, trébuchant comme d'habitude sur quelqu'un. je me hais et je hais cette tenue et ces chaussures. je m'excuse envers la personne qui est un homme. encore plus embarrassant, je peux pas faire. "ce n'est rien." cet accent... ça me dit quelque chose mais je n'arrive pas à mettre de nom dessus. c'est assez frustrant tout de même, tout ces masques... ce côté mystérieux et inquiétant. " je vais chercher quelque chose à boire, je vous ramène un verre ? " à cette question, je reviens tout de suite sur terre et souris au jeune homme (lev). "ah oui avec plaisir, merci et désolée encore." je grimace et le regarde s'éloigner peu à peu. que je suis conne... je fais demi-tour et observe la masse de gens. j'aime pas ça... trop de gens... tellement que j'ai envie de fumé. et merde, je dois aller dehors et vu le monde, j'en aurais pour longtemps. j'essaye quand même de me frayer un chemin, mais malheureusement je ne fais que rentrer dans quelqu'un (ringo). "bordel de merde !" je soupire et passe une main dans mes cheveux. "je suis désolée... il y a tellement de monde et je veux juste aller fumer."

tu marches le long du trottoir, le bruit de tes talons frappant le macadam doit réveiller le voisinage tout entier mais tu t'en fous. en vérité, tu ne sais même pas ce que tu fais là, étouffée dans cette robe d'un noir profond. tu t'ennuyais ce soir et tu espérais que cette soirée allait être le moyen de t'amuser un peu. tu as pris soin de relever tes cheveux en une élégante queue de cheval et la manche de ta robe cache à merveille ton tatouage coloré. tu te dis que peut-être, pour une fois, tu réussiras à passer inaperçue. respirant profondément, tu déposes délicatement le masque sur ton visage avant de pousser la porte de la boîte de nuit. la chaleur émanant des corps réchauffent ta peau glacée et tu te diriges avec grande peine jusqu'au bar où tu commandes un cocktail. lançant un regard aux alentours, tu assistes non loin de toi à la collision d'une femme en robe rouge (brynn) et d'un homme en costume (ringo). tu pouffes sans trop de discrétion avant de boire une gorgée du liquide alcoolisé.

Le bal masqué organisé par le Glowing LA est exactement le genre de soirée que Lydia adore. Les jolies robes, les masques perlés et en dentelle, les hommes bien habillés, cette ambiance un peu mystérieuse. Au moment même où elle entend parler de la soirée, elle a déjà trouvé la robe qu'elle va porter, racheter une paire de chaussures pour aller avec et décider de sa coiffure pour la soirée. Elle passe l'après-midi à se préparer, prenant tout son temps. Elle ne fait pas ça pour vanité - ou peut-être un peu - mais parce qu'elle aime tellement ce genre d'événements. C'est comme jouer avec sa maison barbie quand elle était petite. La seule chose qu'elle regrette, c'est cette idée d'y aller en solitaire. Parce que Lydia, c'est une princesse, une poupée de porcelaine qui vit dans un monde de conte de fées et qui n'envisage pas la solitude. Elle a toujours un prince charmant pour l'accompager. Que ce soit son père, son petit copain Asher ou tout simplement, Cato - son demi-frère. Toujours quelqu'un pour lui tenir la main et l'escorter où elle désire aller. Mais ce soir, c'est seule qu'elle arrive. Sa robe rouge à rayures noires souligne élégament sa taille et elle a enfilé des gants tout aussi sombres pour s'assortir avec son masque. Elle tend sa pochette au vestiaire avant de rentrer à l'intérieur. L'endroit est bondé de personnes masquées, qu'elle n'arrive pas à reconnaître, il y a trop de monde pour cela. Un peu submergée et perdue de n'avoir personne à qui se raccrocher, Lydia se dirige vers le bar pour aller se chercher un verre. Au moins, elle aura quelque chose pour s'occuper.

Ce soir-là, tu avais décidé d'aller te divertir au bal masqué organisé par le Glowing La. Si ce genre de soirée n'était pas forcément ce que tu préférais, tu espérais que l'ambiance serait bien. Tu avais longtemps hésité à y aller en fait et finalement tu avais décidé d'y aller seule. Tu aimais cette sensation d'être seule dans ta voiture, conduisant avec la musique à fond sans que quelqu'un ne puisse t'interrompre chantant à tue-tête ta chanson préférée. Tu aimais ce long silence quand ta chanson se terminait et que tu t'arrêtais au feu rouge. Oui, tu aimais être seule et profiter de ce moment. Car, tu es rarement seule. Et puis, te voilà arrivée à destination. Descendant de ta voiture avec ta robe rose saumon, tu traversais la rue faisant claquer tes talons à chaque pas. Tu aimais cette sonorité, cela te rendait puissante, cela attirait le regard. Pas que tu aimais être regardé, mais tu ne pouvais nier ce sentiment qui parcourait tout ton corps quand on te regardait. Arrivant enfin à l'intérieur de la boîte de nuit, tu avais donné ton sac à main à l'un des agents de sécurité continuant ensuite ton chemin. Tu balayais ton regard autour de la salle mais il y avait bien trop de monde pour que tu puisses distinguer quelqu'un.

Ce soir, c'est grande soirée.
Ce soir, faut pas rigoler.
Pour l'occasion, j'ai loué un costume. Un truc un peu trop grand, qui fait qu'on voit qu'un bout de mes doigts, pas trop mon pouce. Ça fait grand garçon.  Tout à l'heure à la maison, maman m'a regardée, elle a rien dit mais j'ai lu au bout de ses lèvres un petit waouh avec un regard un peu fier qui dit, non mais regardez mon petit garçon comment il a grandi. Elle a même pris des photos, je te jure, je m'y attendais pas, on peut me voir un peu me cacher derrière mon masque noir, c'est que j'ai pas trop l'habitude de tout ça. Papa a rien fait, papa a rien dit, mais c'est pas trop grave, maman a fait et a dit, c'est déjà beaucoup.

Alors du coup, je suis là.
Garçon paumé, déguisé, un peu perdu entre toutes les autres personnes et puis je dis, mince, est-ce que j'aurais pas mieux faire de rester à la maison à étudier, réviser, lire, regarder les étoiles, rêver un peu  ?
C'est que moi, finalement, je suis peut-être un peu petit pour ça.
Regarde, je peux même pas boire un peu d'alcool, c'est ridicule.
C'est pas trop moi, ça.
Mais je peux même pas partir, j'ai pas le droit.
C'est que si je rentre, y a maman qui va lever en se disant que finalement, son fils il est pas si grand que ça, il arrive même pas à rester à une soirée de grand tout seul.
Faut pas que je la déçoive, pas ce coup-là.
J'erre.

Charlie soupire en se regardant dans le miroir. Elle se sent comme étrangère dans un corps ne lui appartenant pas. Un corps de femme, alors qu’elle n’est qu’une simple adolescence en pleine croissance. Elle grimace en passant les doigts sur son ventre, sur ses hanches. Planche à pain. Elle qui aurait souhaité avoir les formes de Scarlett Johansson se retrouve à concurrencer Keira Knightley.
En lâchant un nouveau soupir, Charlie enfile la robe rouge prêté par sa sœur. Le tissu est doux, agréable à porter et elle sourit en remarquant que le décolleté plongeant donne l’impression d’une poitrine légèrement plus généreuse.
Chaussures enfilées, la brune se faufile dans l’appartement pour rejoindre sa sœur. Ensemble, elles se dirigent vers le Glowing La, la démarche sautillante, le visage joyeux. Depuis l’accident, Charlie n’a pas eu l’occasion de rire autant. Elle se sent presque heureuse, là, maintenant, les problèmes jetés à la porte pour la soirée, s’obligeant à oublier tout ce qui lui est arrivé.
La fête bat son plein lorsqu’elles font leur entrée. Masques sur le visage, les sœurs se séparent et Charlie marche allégrement vers le bar. Jusqu’à ce qu’elle voit les bouteilles d’alcool alignées face au comptoir. Il lui est déjà arrivé d’en boire, juste pour en voir les effets. Mais peut-elle se risquer à recommencer ?
Une voix attire son attention et elle se retourne. Lui.
Il lui prend alors une terrible envie de s’enfuir, d’échapper à celui qu’on dit être son fiancé, l’homme qu’elle a promis d’aimer pour l’éternité. Mais elle ne pourra pas oublier la réalité bien longtemps. Alors, elle lui offre un sourire timide et ses joues virent au rouge en voyant comment il la regarde. Amoureux, terrifié. Triste.
– Je ne sais pas si j’ai le droit à tout ça, déclare-t-elle en pointant du doigt les bouteilles. Les inconvénients d’être enfermée dans le corps d’une adulte.
Une pointe d’humour, peut-être mal dosée et surtout arrivée trop tôt. Au moins, elle fait un effort.

Ses yeux essaient de se poser partout, sauf sur lui. Son visage, l’expression de tristesse et d’inquiétude qui le traverse. Elle ne sait jamais comment se comporter en sa présence. Après tout, c’est un inconnu, un homme qui prêtant tout connaître d’elle, de la personne qu’elle n’est plus aujourd’hui.
Il lui tend un verre de champagne qu’elle accepte timidement, comme une adolescente le ferait en voyant un adulte lui donner de l’alcool. Puis ses doigts effleurent les siens et elle se fige, parcourue d’un frisson étrange, électrique. Comme si son corps réagissait au contact de sa peau contre la sienne.
Charlie ferme les yeux un instant, chassant cette gêne qui les accompagne depuis sa sortie de l’hôpital. Mais les mots d’Adrian l’obligent à reporter son attention sur lui. La jeune femme sent ses joues rougir de plus belle, s’accordant à merveille avec le tissu de sa robe.
Qu’est-elle censée répondre à ce genre de remarque ? Et qu’attend-t-il d’elle, au juste ? Si la situation avait été tout autre, elle lui aurait certainement offert un sourire en coin et un clin d’œil charmeur. Mais aujourd’hui, tout est différent.
– C’est gentil, dit-elle tout en baissant les yeux sur ses mains.
Elle s’assoit sur la chaise du comptoir et trempe les lèvres dans son verre pour échapper à cet instant. Timidement, puis avec avidité en appréciant le goût de ce liquide pétillant. Son champagne presque fini, elle repose les yeux sur la piste de danse.
Un autre moment de gêne. Un autre silence au milieu de ce grabuge. Puis elle se souvient de la promesse de faire un effort, d’améliorer leur relation, de faire en sorte qu’il souffre moins.
– Oui, mais elle m’a lâché pour rejoindre quelqu’un, répond Charlie en finissant son verre. Puis, les joues roses : j’avais peur de me retrouver seule, mais tu es là.
Sa présence, bien que dérangeante, lui procure au fond un sentiment de sécurité qu’elle a remarqué quelques jours plus tôt. Un sentiment qu’elle ne s’explique pas, mais qui la rassure légèrement.
– Je ne te déteste pas, Adrian, rajoute Charlie subitement. Je sais que tu as l’impression que c’est le cas, mais je ne te déteste pas. Et je suis désolée… de te faire souffrir.