Staten Island, NYC

QUARTIER TOURISTIQUE ◊ Idéalement situés, les bords de mer de Port Richmond sont un endroit particulièrement agréables pour se promener en été. Les pieds dans le sable ou sur l'asphalte, ce quartier est certainement le plus fréquenté de Staten Island. De jour comme de nuit, on y croise une population hétéroclite, composée d'artistes fredonnant des chansons au rythme des vagues, de couples s'embrassant sous un coucher de soleil inoubliable, ou simplement d'imbéciles heureux, d'amis inséparables.

QUARTIER ANIMÉ ◊ En journée, West New Brighton découvre des rues vides, délabrées des frasques de la veille. Lieu préféré des étudiants, les barmans comptent leur chiffre d'affaires sur les multiples consommations payées en soirée, et les danseurs et chanteurs sur les généreux pourboires de clients saouls. Nombreuses sont les interventions de police nocturnes dans le coin et rares les jeunes filles qui osent s'y aventurer seules cavalières. Le quartier, dès la nuit tombée, est en constante effervescence, en ébullition croissante. Il est le rendez-vous des brigands, des gens ordinaires et de pauvres solitaires.

QUARTIER CULTUREL ◊ Livingston, c'est un peu le Hackney Wick de Londres, un centre de tous les artistes de Staten Island. Certains vivent sur leur maigre compte épargne qu'ils ont cassé il y a de ça quelques mois, quand d'autres profitent de l'afflux de la population new yorkaise venue admirer les oeuvres d'art. Les moins fortunés ne paieront pas des entrées au musée mais se contenteront de contempler, fascinés, l'architecture de ce beau quartier. Les autorités ont cédé face aux graffitis sur les murs. Il faut bien avouer qu'ils n'ont rien d'agressifs. Trompes l'oeil, paysages ou portraits, les rues de Livingston sont en elles-mêmes une toile artistique extraordinaire.

QUARTIER RÉSIDENTIEL ◊ On ne trouve pas à New Brighton de grandes enseignes. Si ce n'est l'épicerie du coin, il s'élève ici des gratte-ciels offrant une vue imprenable sur Manhattan du dernier étage. Les habitants de Staten Island qui vivent sur un revenu modeste s'y plaisent bien - du moins, ne s'en sont jamais plaints. Le maire fit en sorte que les immeubles soient agréables à vivre en les entourant de verdure, d'arbres, d'arbustes, de fleurs, eux-mêmes entretenus par des jardiniers embauchés sur le budget de l'arrondissement. Mais rien ne vaudra les toits, ces terrasses aménagées de différentes manières selon les locataires, qui donnent un avant-goût de liberté inépuisable.

QUARTIER DES AFFAIRES ◊ Du kiosque à journaux déjà on entend les talons claquer contre le sol des couloirs marbrés. Il sort des entreprises de grands hommes bien habillés - Prada, sans doute -, une sacoche en cuir à la main. Les femmes ont les cheveux tirés à quatre épingles, les jupes droites, les chemises serrées. À l'évidence, ici, on n'y vient pas pour s'amuser. Tottenville, c'est le centre des banques, des sièges, de la politique. On brasse chaque jour, entre les murs qui constituent le quartier, des millions de dollars. Actionnaires, traders, analystes financiers, comptables. Ici, on compte, on épargne, et les dépenses ne sont plus que dérisoires. Finalement, c'est ici que le monde avance plus vite. C'est ici qu'il tourne réellement à plein régime.

QUARTIER INDUSTRIEL ◊ Bien qu'à quelques mètres seulement du géant Tottenville, New Springville n'a quant à lui rien d'innovant. Il aurait de surcroît une tendance amère à reculer. À peine avez-vous posé un pied dans ce quartier que vous respirez son air pollué. Il n'est fait que d'entrepôts, d'usines désaffectées, de fumées couvrant le ciel d'un épais manteau gris. New Springville est à l'exemple de la société de consommation. Des friperies à Dior, il y aurait ici plus de caddies que de voitures, de foule que de murs. Ici, on se pousse, on se rejette. On veut acheter et on le montre. Il n'y a de comparable avec Tottenville que les billets verts. Seulement, ici, ils ne sont pas sur ordinateur. On ne les rentre pas dans le livret A. Ici, ils prennent toute leur valeur. Certains regarderont les étiquettes, d'autres passeront devant sans même y jeter un oeil. Mais, au final, elles les rattraperont bien vite en caisse.