« Tu pleures . » « Non. » « Si tu pleures. » Je ne dis rien. Je ne veux pas le voir, pas aujourd'hui. Un an où elle n'est plus là, qu'elle m'a abandonné et de la tristesse j'en suis passé à la haine. Elle me manque, beaucoup trop. Je n'ai jamais réussi à tourner la page de sa mort, et je suis devenu encore plus enfermé. J'essaye d'être fort devant mes parents et de faire des efforts mais ils ne sont pas cons, parce que ce sont mes parents, et ils entendent très bien mes sanglots le soir. « Aaron, s'il te plaît, laisse-moi. » C'est un murmure et un supplice. je suis assis au sol, avec comme dossier le mur. C'est très inconfortable. Et il soupire mais il ne recule en rien. Mes mains tremblent. Il s'assoit en face de moi et il me prend les poignets. « Chut, calme toi... » Aaron est mon ami depuis moins d'un an, je l'ai rencontré dans la salle d'attente pour mon premier, et seul, rendez-vous chez le psychologue. Depuis la mort de Slevanna, je suis devenu assez violent. « C'est pour exprimer sa colère en dehors des mots. » A dit mon psychologue. Nos parents sont amis, ils sont même très proches, ils ont été là  à la mort de Slevanna alors qu'ils ne se connaissaient à peine et ils sont de suite devenu proches. J'essaye de me contrôler. Ouais, il se trouve que j'ai des légères, bon très violent, crise. « Il faut que tu te reposes Jounàs. » « Pas envie. » Parce que je ne dors plus. Et au fond, même si je suis du genre agressif et  violent avec Aaron, il compte énormément pour moi. Parce que sa présence m'est devenue indispensable. C'est lui qui arrive à me calmer légèrement quand je suis pris d'une crise. C'est lui qui essaye de me protéger le mieux qu'il peut. Qui essaye de me faire bouger dehors. C'est lui qui est devenu une drogue pour moi. Sans lui je rechute. « Aaron ... » Je suis mort de fatigue. Je ne dors plus. Un an d'insomnie. « J'en ai marre. » Je sens ses bras. Et je m'accroche à lui, parce qu'une nouvelle fois j'ai éclaté en sanglots dans ses bras.
four years later. « Jounàs... » Ok. Rien que cette voix pleine de détresse m'a réveillé. Je me retourne pour voir un Aaron faible, en pleure et en panique dans ma chambre. Il est tard, quatre heures je pense. Je me lève d'un seul coup. « Aaron ? Aaron ! Qu'est-ce qu'il se passe ? » Je prends sa taille pour l'emmener contre moi. Je pose ma main dans ses boucles. Il tremble. Je sens sa tête dans mon cou, et vu comme il devient humide, je comprends très vite qu'il pleure. Je pose ma main sur son ventre. « Aie... » Ok, ça sent pas bon. Dans le genre pas bon du tout. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Aaron dit moi ! » Je l'emmène doucement s'asseoir sur le lit et j'allume la lampe de chevet. Et j'ai l'horreur de voir le visage d'ange de mon Aaron en mauvais état. « Je reviens. » Je sors discrètement de ma chambre pour aller chercher de quoi le soigner dans la salle de bain. « Bon, explique-moi maintenant. » Je m'assois sur le lit, je prends sa main que je caresse doucement avant de plonger mes yeux dans les siens. « Il m'a frappé... » « Ton père ? » « Thony. » Son petit copain. Je me fais violence pour ne pas prendre ma voiture et aller lui casser la gueule directement. Non encore mieux, le noyer. Non trop sadique, pas assez de plaisir à mon gout. « Pourquoi ? » « Je... Je n'en sais rien. J'ai voulu faire quelque chose de bien pour lui faire plaisir mais il est rentré une nouvelle fois bourré et... Ce n'était pas comme d'habitude, pire même. Il a commencé à m'insulter, et il m'a frappé. Mais genre sans cesse et j'ai cru à un moment qu'il allait me tuer. » J'ai pris tout mon temps parce qu'il avait du mal à parler. Il m'a montré ses blessures, puis il s'est jeté dans mes bras avant de s'endormir. Il était épuisé et il n'a pas bien dormi. Moi pas du tout parce que j'ai voulu le protéger. Quand il s'est mis à pleurer à un moment dans son sommeil, je l'ai bercé doucement. Quand il s'est mis à trop bouger, je lui ai glissé des mots apaisent dans l'oreille et c'est en l'observe dormir là, dans mes bras toute la nuit que je me suis rendus compte qu'il n'était pas n'importe qui. Il était aussi la personne sur qui je suis tombé amoureux.