t'as pas dormi de la nuit. t'as plutôt eu de puissantes envies de meurtre depuis que t'avais appris l'existence d'une pétasse dans le lit de lev. t'entendais tout à cause de ces murs, aussi fins qu'une feuille de papier. on aurait dit qu'il prenait un malin plaisir à grogner comme un animal en rûte, juste pour que tu saches qu'il avait brisé le pacte. ce connard. si tu t'écoutais, tu le massacrerais aussi. mais tu te retiens. tu t'es jamais autant retenue de ta vie. t'as essayé les boules quies qui traînaient dans le tiroir et bien sûr, après les avoir mises tu ne perdais pas une miette de leur ébat. après les avoir jetées de rage dans un coin de la pièce, t'avais essayé la méthode de l'oreiller. tu avais placé tous tes espoirs en ce pauvre amas de tissu et t'avais été plus déçue que jamais lorsque après une bonne vingtaine de minute, tu ne t'étais toujours pas endormie. après avoir passé en revue toutes les positions favorisant l'endormissement que t'avais donné google, tu avais fais le tri dans tes photos, musiques puis joué à tous les jeux que contenais ton portable. t'avais même explosé ton score à flappy bird. t'avais de plus en plus les nerfs à vif... et ça t'énervait encore plus parce que tu savais que ce n'était pas dans un état comme celui là que tu allais trouver le sommeil, bien au contraire. tu jettes un coup d’œil au réveil. 4:09. alors soudainement, tu repousses les couvertures et saute sur tes pieds, bien décidée à déloger ce parasite de chez toi. tu fais quelques pas puis pousse vivement la porte voisine de la tienne, tâtonnant le murs quelques secondes avant de trouver l'interrupteur. la lumière fut et c'est à ce moment là que tu te rendis compte que tu n'étais que faiblement vêtue. mais c'était bien le dernier de tes problèmes et dans la foulée, tu tiras la couverture sans ménagement. toi, t'es mort ! tu dis en direction de lev. et puis y'a un comme un hic. tu t'attendais à voir une meuf mais finalement, tu te retrouves face à un mec. putain, en plus t'as ramené un mec ! tu sais pas trop pourquoi ça t'étonne parce que toi, tu comptes plus les fois où t'as couché avec une femme mais ça t'énerve encore plus. t'es à deux doigts de leur balancer qu'ils auraient pu t'inviter mais t'as pas envie de rire. et puis tu t'approches de lev, t'essayes de le faire tomber par terre avec ton pied. putain mais t'es vraiment un connard. limite, t'es plus énervé contre lui que contre le pauvre gars nu qui gigote à côté alors que finalement, c'est l'autre que tu devais virer.

Il fait pas vraiment ça juste pour le plaisir. Il s'est pas dit un jour « je vais me taper quelques corps, masculins et féminins confondus, juste pour passer le temps ». C'est toute une thérapie, pour Lev.
Mais ça ne marche pas si bien que ça. Les blessures sont encore là, les failles camouflées finissent toujours par se rouvrir. Quand il est seul la nuit, surtout. Alors ce soir, il a décidé de rentrer accompagné. Il ne s'est jamais permis de revenir à l'appartement commun avec quelqu'un – c'était dans leurs accords, avec Shiva. Mais ces derniers temps, ils s'amusent à briser peu à peu chacun de leurs accords. C'est grisant, amusant, excitant ... inconscient, aussi. Mais c'est ça qui fait tout le plaisir.
(...)
Il est essoufflé. Il retombe sur le lit, la tête lui tourne. Les bras de l'inconnu – il ne se souvient même pas de son nom – s'enroulent autour de son cou. Lev le trouve un peu collant, mais le lui pardonne. Il est là pour qu'il ne se sente pas abandonné, après-tout, alors il ne peut pas le jeter pour ça. Il le laisse faire, accepte les quelques caresses.. avant qu'un ouragan ne débarque dans leur chambre. La lumière agressive blesse la rétine du russe qui gémit et se retourne pour ne plus voir le jour aveuglant. Le jour ? Son réveil indique un peu plus de 4h du matin. Il peut pas encore faire jour. Et puis là, la tornade de voix et d'insultes tombe. Lev flotte. Il est dans un autre monde, son cerveau a du mal à faire la mise au point. Sûrement qu'il lui reste de l'alcool dans le sang. Il est cul nu devant sa colocataire, et son compagnon d'un soir aussi. D'ailleurs, celui-ci bafouille un truc et voyant l'absence de réaction de Lev, s'enfuit en courant. Il se rhabille et franchit la porte d'entrée comme s'il avait vu un ours.
Et quel ours, cette Shiva. Il se retourne, attrape le premier truc qui lui vient sous la main – une serviette de bain qui traîne là – pour couvrir le bas de son bassin. Ses yeux sombres se posent sur elle avec un demi-sourire. « tu l'as fait fuir. je crois que tu lui as fait peur, ma belle. » Il étouffe un rire, insolent. Il se lève – chancèle un peu d'ailleurs – et accroche la serviette autour de sa taille.
Un minimum de pudeur, non ? Boh, lui il s'en fiche. Il s'approche d'elle, la dévisage avec un sourire enfantin et séducteur à la fois. « qu'est-ce qui te prend d'un coup ? il est 4h, t'étais jalouse ou quoi ? » demande-t-il d'une voix pleine de sous-entendus.
Il essaie d'imaginer l'inverse. Sûrement que ouais, il serait jaloux quoi ! Il ne peut pas le nier. Et son cerveau alcoolisé le nie encore moins. Il essaie de la fixer dans les yeux, mais faut bien avouer que ses iris papillonnent et que c'est difficile pour le Clastrov de garder une image correcte à cet instant-là. Son torse nu, ses cheveux en bataille, sa serviette attachée de manière négligée.. il doit être beau à cet instant-là.

ça se fait pas putain. ouais, c'est ce que tu te répètes inlassablement. t'arrives pas à te sortir cette foutue phrase de la tête. faire ça, c'est vraiment dégueulasse. encore s'il avait brisé une règle pas très importante comme... faire la vaisselle à tour de rôle ou toujours baisser la lunette des toilettes après y être allé, ça passerait. quoique ça serait quand même vachement limite. et puis d'ailleurs, tu te rappelles que ses règles là, elles ont déjà été brisées. alors c'est sûr qu'après ça, ça ne pouvait aller que crescendo.
tu te tais, observant le gars inconnu se rhabiller en quatrième vitesse pendant que tu le détailles de haut en bas. bof. en plus, il est pas terrible. lev mérite mieux. c'est ça, casse toi gros con ! que tu lances à l’intéressé alors que celui-ci avait déjà passé la porte. tu reportes ton attention sur lev. ta gueule. tu lui dis, avant de lui adresser ton regard de tueuse. tu sais pas mais t'avais espéré qu'il allait se confondre en excuse pour que tu lui pardonne d'avoir pêché mais non. il se rapproche de toi avec cet air de prédateur puis il commence à balancer un truc sur la jalousie. ça t'énerve encore plus qu'il pense ça maintenant. toi, jalouse? jamais, voyons. j'suis pas jalouse. bien sûr que tu l'es, tu te dis dans ta tête. t'as l'impression d'être une gamine en plein caprice mais soit, tu continues de le fixer. il se rapproche de toi et puis tu te mets à le pousser. t'y mets toutes tes forces. et lui, il a l'air tellement faible et perdu que tu réussis à le faire tomber sur le lit, sur le dos. tu te sens puissante et si tu t'écoutais, tu l'attacherais au lit et tu te le laisserais là toute la journée. mais au lieu de ça, tu grimpes sur lui à califourchon puis tu bloques ses mains pour qu'il ne puisse pas se débattre ou tenter de s'échapper. j'te déteste. t'avais pas le droit de faire ça, tu le sais hein? et tu comptes bien rester comme ça jusqu'à ce qu'il se repentisse.