Roman Lowe.
★ Pseudo : nelle ★ Célébrité : Max I. ★ Crédits : mattiejolie ★ Multinicks : soon ★ Messages : 48 ★ Âge : XXIX y.o ★ Statut : #mind your own business ( control freak, too self obsessed, cynical asshole) ★ Métier/études : the guy who wrote all the pop songs ? That's not him, obviously.
| Sujet: gathering - [Clarissan] Mer 31 Déc - 18:19 | |
| Maybe loneliness is an acquired taste, or maybe it’s like plunging your hand in ice water—it hurts like hell in the beginning, and then you go numb.
Le temps fuit perceptiblement, le temps nargue , le temps personne ne peut l'abolir. Sa chambre plongée dans le noir ne lui a plus suffit, voilà pourquoi il se trouve là, debout devant un point bleu au milieu d'une toile blanche. Le temps l'a floué comme il déleste tous les bougres de l'espoir qui les muait. Voilà pour quoi Roman, il regarde insensible , l’œuvre d'art , pendue devant lui. La vie ne tient qu'à un fil comme cette foutue œuvre d'art, pense-t-il. « Monsieur, puis-je vous aider ? » - bonne blague, il secoue la tête. Personne ne peut l'aider à contempler quelque chose, seuls ses yeux peuvent le faire, seule sa volonté entre en compte. Tantôt, lorsqu'il s'était faufilé dans la marée humaine qui peuplait le trottoir, il avait pensé : est-ce que je ne suis qu'un visage parmi les visages ? Mais, il avait senti la puissance d'un seul regard, le planter en pleine colonne vertébrale, cible dans son dos. Il a eu l'impression d'être suivi tout le long du trajet, même lorsqu'il essayait de se convaincre que ses tendances paranos lui rendaient la vie dégueulasse. Il sort le dépliant, lit les mots qui s’amoncellent dessus , du charabia pseudo intellectuel vomit sur le papier par un connard diplômé des beaux arts avec l'étroitesse d'esprit qui va avec, sûrement. Il songe, sérieusement : qu'est-ce que je fous là ? Il se le demande, après tout, cette toile est immaculée , blanche, une étendu de blanc exceptée cette putain de tâche bleue en plein milieu. Roman grimace, cette tache bleue, elle gâche tout. Le blanc aurait été parfait, la toile avec sa promesse d'avenir, blanche et les questionnements épuisants : qu'est-ce qu'on pourrait y mettre ? En blanc, les réponses auraient été nombreuses mais surtout variées. L'imagination aurait carburé. Là, le petit rond bleu spoile tout. « Je suis sûr que l'artiste en question s'est demandé si, un point bleu allait faire réagir » il lance, au silence, pour voir si le silence veut lui répondre. Il a envie de s'allumer une clope, ce tableau est laid, sa vie est laide, il veut juste retourner dans sa chambre, composer une belle merde, froisser la merde, la lancer en direction du panier-poubelle, rater son tir, devoir se lever et, à nouveau jouer les basketteurs raté. Quoiqu'il fasse, c'est toujours le qualificatif raté qui vient nuancer les propos. Roman, il inspire profondément, ce dont il est surtout sûr, c'est que l'artiste est une imposture. Tant pis, il ne cherche même plus à comprendre, il avance, contourne un phallus métrique - franchement scandaleux - , en rit ( mais rien qu'un peu) et se plante devant ce que le commun des amoureux de l'art appellent une œuvre avant-gardiste. Dites donc, c'est bien ce qu'il pense ? Le mec au phallus a aussi peint une nana écartant les cuisses ? Sa tête se penche, il s'accroupit, se relève, regarde le machin sous tous les angles. « Putain, l'art est mort » souffle-t-il.
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