GALERIE MARCHANDE ◊ On n'a pas besoin de monnaie, ici. C'est le règne des cartes de crédit. On les frotte sur nos cuisses, et les sourcils froncés, on espère qu'elles passeront et que la machine affichera, paiement accepté. On voudrait les présentoirs tout entiers. Des robes aux chaussures cirées, en passant par les parfums et les produits de beauté. Ici, c'est une jungle humaine. On se bouscule, et on prend ce que l'on veut, ce dont l'on rêve, avant de se le faire voler. Ce centre commercial est toujours en ébullition, il grouille sans cesse un monde qui se perd dans les rayons. En fin de journée, les vendeurs doivent tout plier, tout ranger, les responsables tout vérifier. Tout est hors de contrôle.

BIJOUTERIE/JOAILLERIE ◊ En référence au célèbre film Diamants sur canapé, qui a notamment vu jouer Audrey Hepburn, cette bijouterie n'est pas digne de Tiffany mais elle fait le bonheur des habitants de Staten Island qui n'auraient pas forcément le temps de se rendre à Manhattan. L'arrière-boutique est réservée aux joailliers, à leurs mains qui manient soigneusement les pierres précieuses et les écrins. Ils sont sans cesse dans la recherche de nouvelles compositions, dans la fabrication de nouveaux bijoux. Être joaillier, c'est pour eux le plus beau métier. Quand ils voient cette femme sourire parce que son petit ami lui a enfin passé la bague au doigt, quand ils voient ces parents, heureux, qui ornent le poignet de leur progéniture d'une jolie gourmette, quand ils voient tous ces gens dont les yeux brillent, devant tout cet or et cet argent, devant la valeur qu'ils leur portent, au-delà du matériel, sincèrement.