AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Partagez
 

 There are ten thousand roads to run away - [Mattian]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Roman Lowe.
Roman Lowe

Pseudo : nelle
Célébrité : Max I.
Crédits : mattiejolie
Multinicks : soon
Messages : 48
Âge : XXIX y.o
Statut : #mind your own business ( control freak, too self obsessed, cynical asshole)
Métier/études : the guy who wrote all the pop songs ? That's not him, obviously.


◆ Busy lives
Carnet d'adresses:
Disponibilité: 1/3 - Mattie

There are ten thousand roads to run away - [Mattian] Empty
MessageSujet: There are ten thousand roads to run away - [Mattian]   There are ten thousand roads to run away - [Mattian] EmptySam 20 Déc - 21:02



What if they're right, what if we're wrong
What if I've lured you here with a siren song
But if I be wrong, if I be right
Let me be here with you tonight — crédits@tumblr.



2 YEARS AGO
Love Lasts Three Years

Ses yeux sont injectés de sang, la fatigue se fait sentir. Toutefois,  l’enivrement qui annexe toutes ses particules l'enveloppe dans un cocon  de satiété . Il pourrait, Roman, rester ici des heures, à palabrer de tout et surtout de rien, avec ces visages à points d'interrogation. Des collaborateurs, du beau monde, il pourrait rester là des heures plutôt que de la rejoindre, elle. S'il rentre dans l'heure, il sait, qu'elle sera là. Lampe allumée, mine renfrognée. L'accueil digne d'un roi du malheur. Roman, il a un poids qui lui broie le cœur, le temps passe, il a emmené avec lui l'impatience des premiers jours, les couleurs de l'amour. Arraché toute l'importance .Le rose s'est transformé en un gris dégueulasse. La fleur , qui  à leur rencontre avait éclos, présente les signes d'une fanaison, l'exaltation s'en est allée,  ainsi que les mots murmurés comme des secrets sur l'oreiller. Roman, il ressent pour elle l’irrépressible, le condamnable, le désir le plus immuable. S'il l'aime, il évite de le lui dire, il évite désormais même de le lui montrer. Occupé à gravir les échelons, accaparé par son art, il regarde mais ne voit pas. Plus. Les yeux qu'il pose sur elle ne sont plus que des miroirs voilés. Ses paupières , elles, sont si lourdes à bouger. Il inspire, passe une main dans sa chevelure, songe qu'il est bien tard, qu'il a du mal à se concentrer, qu'elle doit être inquiète, que c'est de sa faute, qu'elle aurait dû l'accompagner, qu'elle ne le soutient plus, qu'elle ne le comprend plus, qu'elle... « Roman, tu reprends du champagne ? » - Stanislas ami de longue date agite sous son regard une merveilleuse bouteille de Moët, ses yeux s'illuminent, ils pétillent, l'amour qu'il éprouvait pour elle, il l'a transféré aux vices de son existence, le putride. Le stupide. Ses mâchoires se crispent, sa conscience le réprimande. Son palpitant décide de reprendre les commandes. « Sans façon. J'ai eu ma dose et puis, Mattie m'attend. Je me suis déjà bien attardé », sans conviction, il se lève, de ce mouvement si preste qu'il en a le tournis. Un sourire lui fend les lèvres, puis, c'est un rire qui se fait entendre. Stanislas, Olga, Dwight et truc muche, machin chouette, bidule ceux avec qui il traîne bien trop souvent le soir venu, dont il ne se souvient plus du nom lorsqu'il est passablement éméché, se joignent à lui. Qu'ils continuent, sans lui, une équation joyeuse à laquelle il avorte sa présence. Une inconnue. Ses mouvements sont hésitants, ses pensées : des pelotes emmêlées. Il s'arrange pour mettre le nez dehors, l'entreprise est étonnement longue. La nuit est d'encre, l'air quant à lui chargé en vapeur d'eau. Il jette un coup d’œil à sa montre, constate sans surprise réelle qu'une fois encore, il a dépassé les bornes, qu'il va ...non, qu'ils vont (encore) se disputer parce qu'avec ces grammes d'alcool dans le sang, monsieur  n'a plus aucun filtre, que les mots vont cribler l'autre, blesser l'autre ( encore). Roman, il cherche son paquet de clopes, trouve le briquet, allume la longiligne. Il la viole en toute impunité  y puise le courage dont il aura besoin. Il agite la main, yellow cab, encore un taxi conduit par un poundé. « Bonsoir, monsieur. J'vous emmène où ? »  - il sourit, ce sourire qui pue la connivence : «  en enfer ». Parce que, Mattie lorsqu'elle s’énerve, Mattie lorsqu'elle s'énerve, putain. Il déglutit, Roman. Il a ce nœud qui croit dans sa poitrine. Annonciateur. Il pourrait fuir, attendre que le soleil se lève pour rentrer, aller à l’hôtel, s'inventer une terrible excuse. Lorsqu'il finit par lui faire face, vingt bonnes minutes plus tard, il se rend compte qu'il a complètement déconné. Qu'il n'a aucune excuse, qu'il aurait parfaitement dû en préparer. Sauver ses miches, sauver ce qu'il reste à sauver entre eux, en lui. « Mattie » il murmure. Il sature l'air des effluves de picoles bues. Des cigarettes enchaînées. L'est plus qu'un véritable pétard mouillé. Ni feu, ni flamme – pas même flammèche au point où il en est. Plus rien. « Dis quelque chose ». Ne rien dire serait peut-être mieux.
Revenir en haut Aller en bas
Mattie Robb.
Mattie Robb

Pseudo : Human.
Célébrité : Lily Collins.
Crédits : ec.
Messages : 363


◆ Busy lives
Carnet d'adresses:
Disponibilité: 3/3 libres.

There are ten thousand roads to run away - [Mattian] Empty
MessageSujet: Re: There are ten thousand roads to run away - [Mattian]   There are ten thousand roads to run away - [Mattian] EmptyDim 21 Déc - 16:16

Assise sur le canapé, Mattie, les yeux à demi-fermés, éteignit le téléviseur. Sur la table basse s'étalaient quelques objets hétéroclites tout à fait dérisoires. Elle se pencha pour se saisir de son cellulaire, consulta l'heure et le reposa. « Roman. » Souffla-t-elle entre ses dents. Pourquoi l'attendait-elle encore, de toute façon ? Il valait mieux qu'elle rejoigne son lit. Une fois rentré, il ne lui murmurerait pas de merci à l'oreille. Il ne la prendrait pas dans ses bras ou n'adoucirait ses traits qu'avec la ferme intention de lui narrer sa soirée, l'élite avec laquelle il avait divinement festoyé. Il était loin, le temps des échanges, des baisers enflammés, des coeurs de feu et de passion. Imbu de sa personne, Roman faisait naître en Mattie un complexe indéniable. Elle qui, pourtant, exerçait sa profession avec entrain. Roman voyait grand, trop grand, et le monde autour, Mattie qui l'aimait, qui l'aimait si fort, semblait à ses yeux dépourvu de toute valeur. Son piano seul satisfaisait ses désirs. Bon sang, quelle place accordait-il à Mattie, Mattie qui partageait sa vie ? Il ne jurait que par son ambition, ses compositions, son auditoire. « Qu'il se marie avec son public, une de ces petites connes du premier rang qui acclament son nom. » Mattie pensait fort, excédée, exécrable. Ces filles ne l'écoutaient pas. Elles couraient après sa gloire. C'est à ce spectacle puéril que Mattie refusait d'assister. Cette recherche vaine de notoriété. Il perdra tout, le besoin médiatique n'avait jamais favorisé quelqu'un. Mattie refusait catégoriquement d'être témoin de sa déchéance. Il lui en demandait trop, Roman. Aurait-elle fait un effort s'il se montrait plus attentif, à elle, ses besoins, ses attentes. En dépit de ce qu'elle disait, Mattie avait trop souffert, enfant, de l'ignorance, de l'indifférence de ses géniteurs, qu'elle ne parvenait à appeler parents. Et si au début de sa relation avec Roman, elle oubliait cette triste parenthèse de sa vie, lui offrant ses sourires les plus sincères, la tournure que leur couple prenait la décevait constamment. Perdue dans ces amères réflexions, Mattie, néanmoins résolue à gagner sa chambre aux bras de son prince, si prince il était, se couvrit d'une étoffe légère et entreprit de commencer la lecture d'une de ses récentes acquisitions. Plongée au coeur de la société française du dix-septième siècle, contant les actions de son roi et éclairant sur les activités de la célèbre Marie-Antoinette, Mattie sursauta en percevant le bruit de clés tournant dans la serrure. Elle s'étonna cependant de la volonté de Roman de rentrer discrètement. S'il craignait une dispute au sujet de son retard, qu'il repasse la porte et se trouve une chambre d'hôtel non loin, si les propriétaires des lieux l'acceptaient. Mattie ne se sentait pas d'humeur à élever la voix, crier, provoquer de la colère. Mattie s'était simplement accommodée. Elle ignora sa première remarque, son ton désolé, et passa outre la présence évidente d'alcool et de nicotine dans son sang. Elle ferma son bouquin avec un marque-page aux riches ornements qu'il lui avait offert, il y a longtemps. Certainement l'avait-il oublié, depuis, comme il oubliait leur anniversaire, et n'écoutait que d'une oreille ce qu'il avait à faire. Malgré le silence qu'elle pensait suffisant, Roman insistait. Il était doué, pour convaincre les autres, les amener à partager sa pensée. Et Mattie cédait. C'était donc ça l'amour, ne plus remarquer les défauts de sa moitié et, les nerfs à vif par son unique faute, continuer d'adopter une de ses attitudes mielleuses ? « D'accord, Roman. » Mattie s'accorda un instant de réflexion et déjoua les plans du jeune homme, qui songeait sûrement déjà à ce qu'il lui répondrait. « J'ai regardé The Phantom of the Opera, ce soir. Tu avais raison, c'est un très beau film. » Mattie se leva pour lui faire face. Elle s'égara un moment dans son regard avant de reprendre ses esprits. « Je vais me coucher. Bonne nuit. » Que pouvait-elle lui dire d'autre ? Elle avait pensé, lui lancer un ultimatum. Mais elle avait compris désormais que rien ne changerait plus. Mattie le contourna, sans déposer un baiser ni sur ses lèvres, ni sur sa joue, comme elle avait coutume de le faire, et se dirigea dans la salle de bain où elle s'immobilisa devant le miroir, l'eau du robinet couvrant les bruits extérieurs. Ne pleure pas, Mattie. Montre-lui comme tu es forte, toi aussi.
Revenir en haut Aller en bas
Roman Lowe.
Roman Lowe

Pseudo : nelle
Célébrité : Max I.
Crédits : mattiejolie
Multinicks : soon
Messages : 48
Âge : XXIX y.o
Statut : #mind your own business ( control freak, too self obsessed, cynical asshole)
Métier/études : the guy who wrote all the pop songs ? That's not him, obviously.


◆ Busy lives
Carnet d'adresses:
Disponibilité: 1/3 - Mattie

There are ten thousand roads to run away - [Mattian] Empty
MessageSujet: Re: There are ten thousand roads to run away - [Mattian]   There are ten thousand roads to run away - [Mattian] EmptyLun 22 Déc - 16:30



Dernière édition par Roman Lowe le Mer 24 Déc - 15:44, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Mattie Robb.
Mattie Robb

Pseudo : Human.
Célébrité : Lily Collins.
Crédits : ec.
Messages : 363


◆ Busy lives
Carnet d'adresses:
Disponibilité: 3/3 libres.

There are ten thousand roads to run away - [Mattian] Empty
MessageSujet: Re: There are ten thousand roads to run away - [Mattian]   There are ten thousand roads to run away - [Mattian] EmptyLun 22 Déc - 18:54

Les mains sur le lavabo, Mattie regardait son reflet. Ses cernes, sa fatigue, sa lassitude. Elle regardait, impuissante, son mascara noircir ses joues, son rouge à lèvres s'estomper, son fard virer au blanc. Blanc crème, blanc pâle, de ces visages qui font peur, de ceux des malades. Ce n'était pas seulement Roman qu'elle ne reconnaissait plus, Mattie. Elle ne savait plus qui elle était, ce qu'elle voulait, où elle allait. Elle ne savait plus même ce qui l'avait charmée, comme les traits de Roman étaient, la première fois qu'ils s'étaient parlés. Elle ne savait plus rien, Mattie, et cette ignorance l'effrayait. Pétrifiée, elle retardait l'heure d'aller se coucher, de se glisser dans les draps qu'ils partageaient, de sentir le souffle de Roman, et de le voir fermer les yeux, sans savoir qui allait occuper sa nuit, qui serait dans ses rêves. Parce qu'à l'évidence, ce ne serait pas elle. Il y avait longtemps maintenant que ce n'était plus elle. Mattie baissa la tête. Ses mains tremblantes, ses petites mains frêles lui couvrirent les yeux, les joues, le nez. Elles lui couvrirent sa bouche, et ses oreilles. Mattie se sentait prise au piège. Son coeur battait fort, trop fort, alors Mattie, elle posa une main dessus, comme pour le retenir, apaiser la violence de son palpitant. Et puis, enfin, elle ferma le robinet. Bon sang, pourquoi elle se cachait ? S'il l'aimait, Roman, il devait la voir, il devait le savoir, qu'elle pleurait, qu'elle étouffait et faiblissait. Merde, c'était son rôle de la relever, et de lui promettre que tout allait changer. Mattie, elle avait l'impression amère d'avoir joué le mauvais personnage, et de toucher à la fin de l'acte. Elle se retrouvait Claire, ou Solange, elle ne savait plus bien, l'une de ces deux bonnes, de ces deux folles peintes par Genet. Soudain, elle était prise de nausées, Mattie. Elle n'avait contracté aucune maladie. C'était seulement l'envie de se décharger du poids de ses sentiments. De vider son âme de l'amour qu'elle lui portait, à son Roman. Cet amour malsain, néfaste, qui la détruisait, la tuait, telle des flammes, la fumée d'un incendie qui s'approchaient. Mattie, elle suffoquait. Mais tant qu'elle l'aimait, tant que son coeur lui appartenait, qu'il le tenait entre ses mains, elle ne parvenait à fuir. L'éprise, l'amoureuse transie, l'amante d'une fois, maîtresse d'une nuit. C'était Roman qui menait la danse, tirait les ficelles. Mattie n'était que sa poupée, sans conscience, sans raison. Poupée passionnée. Et elle entendit des pas, la démarche lente de Roman, brusque parfois, et elle ravala ses larmes. Cache-toi, c'est ça. Elle ressemblait déjà à ces femmes au foyer, Mattie, fatiguées, épuisées, qui cherchaient en vain le soutien de leur mari. Elle avait ce caractère qu'elle s'était bornée à détester, haïr, rejeter. Cette putain de dépendance. Elle l'écoutait parler, s'énerver, crier. Elle n'entendait pas ses mots, et les siens qui se bloquaient, en suspens dans sa gorge. Elle voyait ses yeux, sa rage, son désarroi. Pourquoi ça se terminait comme ça ? Il aurait pu éviter le conflit, lui aussi, la confrontation de deux âmes perdues, de deux amours disparus. Il aurait pu lui répondre, seulement lui dire, à demain, oui, bonne nuit. Ils auraient pu oublier, dormir, se relever. Mattie, elle en avait assez de la scène qui se répétait. Merde. C'était pour quand, la vie, le bonheur ? Où était passée leurs résolutions, quand ils s'étaient installés là, tous les deux, amoureux ? Il avait beau dire, Roman, qu'il avait compris, mais après l'avoir dit, il n'y avait rien, juste du vide. Le vide qui le caractérisait bien, ce triste couple qu'ils étaient devenus. Elle le provoquait, le détaillait, le dévisageait. Le silence était la plus belle arme, le plus beau message. Ce qu'il ignorait, Roman, c'est qu'elle rendait les coups, sa Mattiejolie. Elle lui rendait ces non-dits, ces blancs qu'il laissait traîner, quand ils arrivaient enfin à se parler. Généralement à table, entre deux bouchées, avant de partir, de recommencer. Mattie le voyait s'avancer, tout près, le regard dans le vague. Elle se serait agrippée à son cou, à ces images qui défilaient en elle, à ces souvenirs, à ces débuts. Elle se serait peut-être excusée, réfugiée contre son torse. L'idée l'avait traversée. Et disparut à ce bruit sourd, ces éclats de verre, ce poing en sang. Mattie recula, terrifiée. Elle se cogna contre la baignoire, se rattrapa in extremis, et déglutit. Pourquoi, bordel, pourquoi avait-il fait ça ? Elle instaura entre eux comme une barrière, même si elle savait, oh que oui, elle savait qu'il ne lui ferait jamais de mal. Ce miroir, c'était seulement la goutte d'eau qui faisait déborder la vase. Tu dis ça tout le temps, Mattie. Tout le temps. « Je ne t'ai rien fait faire, Roman. Ce n'est pas moi, non, tu le sais aussi bien que moi, c'est toi qui a fait ça. » Elle avait la voix chevrotante qui luttait contre les larmes, la faiblesse, le désespoir. « Dis-le je t'en prie, une fois seulement, après ce sera fini. » Elle voulait le lui entendre dire, ces mots qui semblaient à ses yeux hors de portée, bien loin, trop loin. Elle voulait seulement être rassurée, Mattie, parce que ça ne faisait pas tout, de le penser. Est-ce que c'était trop compliqué, ce qu'elle lui demandait, était-ce insurmontable ? « Écris-le moi, on a un bout de papier, là-bas, et je te promets que je le déchirerai, la seconde d'après. » C'était sa manière à elle de lui donner une dernière chance, de lui dire, dis-le, je resterai. Comme pour le signifier, Mattie, s'approchant doucement, retirait déjà sa brosse à dents de l'évier.
Revenir en haut Aller en bas
Roman Lowe.
Roman Lowe

Pseudo : nelle
Célébrité : Max I.
Crédits : mattiejolie
Multinicks : soon
Messages : 48
Âge : XXIX y.o
Statut : #mind your own business ( control freak, too self obsessed, cynical asshole)
Métier/études : the guy who wrote all the pop songs ? That's not him, obviously.


◆ Busy lives
Carnet d'adresses:
Disponibilité: 1/3 - Mattie

There are ten thousand roads to run away - [Mattian] Empty
MessageSujet: Re: There are ten thousand roads to run away - [Mattian]   There are ten thousand roads to run away - [Mattian] EmptyMer 24 Déc - 15:39

Il secoue la tête, non, non, il n'y croit pas, il n'y croit plus, à quoi ça servirait, à quoi ? A rien, rien, tout est défait, tout est détruit, tout est dit, tout. Il déglutit, Roman, il a le regard qui se perd dans le vague et les souvenirs qui restent là, qui valsent dans sa boîte crânienne, il a cette boule qui remonte lentement, elle quitte son ventre , serpente jusqu'à sa gorge. Ses cordes vocales mutines, décident de le lâcher. Dis quelque chose, fais quelque chose. Sa conscience qui revient à l'assaut, elle le supplie, elle lui montre le chemin à suivre. A quoi ? A quoi ça servirait qu'il l'emprunte son maudit chemin, le mouvement esquissé par Mattie le terrorise. Elle fait un pas en arrière, un pas qui l'éloigne, un pas de plus , la cohésion en moins. Personne ne la voit, cette cohésion parfaite qui agonise là, à leurs pieds. Cet espace délaissé comme un terrain de négoce. Mattie aimerait-il souffler. Mattiejolie elle a les traits tellement crispés qu'elle n'est plus que Mattie, Mattie, Mattie. Son poing ensanglanté dégouline sur le tapis de bain, en de merveilleuse gouttes aux tons vermeils. Fascinantes gouttes, image de ce qui fuit et c'est peut-être comme ça, que « nous » finira. Nous se tire, vile scélérat. Il prend la porte avec célérité, il le voit, Roman. Lucide au bord du gouffre. Un vertige, un seul et il est prêt à l'accepter. Il a les mâchoires tendues, une envie indomptable de hurler, de s'arracher les tripes, de tout briser dans cette putain de salle de bain sauf, sauf elle. Non, il recule. Un mouvement comme l'instinct de conservation qui s'exprime à cet instant. « Je suis.... » il peut pas, il peut plus, Roman, il est dépassé, il est l'ignoble qu'elle craint. Il la distingue cette peur, dans ses yeux, prendre du terrain. Il la distingue l'incertitude, il les entend , les tremblements, dans sa voix, elle est fluette, la voix. Mattie chétive dans ses iris qui s'étrécissent. Il devient fou et c'est elle qui le rend comme ça. Roman, il était seul et il le vivait bien, il était libre et il se sentait bien, il était indépendant. Il ne sait pas. Pas quand , quand il a commencé à ne vivre que pour elle mais, il s'en rend subitement compte, sur le seuil de cette maudite porte et ça l'assassine de savoir qu'il est peut-être trop tard. Roman aux yeux cernés, au corps ankylosé, il a ce mouvement de la tête qui va de droite à gauche et qui, ne peut signifier qu'une seule est unique chose : il abandonne. L'incompréhension a été semée et les graines de la discorde se sont transformées. Tout change, ils changent. Il a changé. Tout devient flou. Tout devient abominable même l'air qu'il respire. Il retient son souffle et les petits points blancs qui apparaissent derrière le voile de ses paupières l'encouragent. Va-y, perds connaissance. Roman, il se passe sa main endolorie sur son visage, laisse des traînées rougeâtres sur sa peau blême. Il tourne la tête et croise son propre regard dans le miroir, sa propre face découpée en mille morceaux. Drôle de coup de pinceau, le surréalisme se déploie comme le tristesse qui flotte au dessus de leur tête. Figure diaphane criarde, fantôme lévitant. « Ab imo pectore » - il souffle après quelques minutes d'un pesant silence. Du fond de son putain de cœur ingrat. Celui-là même qui lui malmène le torse. Il s'insurge, le palpitant. Il se réveille lui qui s'était vu anesthésié par quelques bouteilles jusque là. Est-ce qu'il doit l'écrire ? Est-ce qu'il doit le lui dire, en anglais, le rendre intelligible ? Mattie, tu le sais c'est ce langage que ses mirettes semblent vouloir parler, celui du cœur. Alors, non, il n'a pas besoin du bout de papier pour le lui faire figurer, il n'a besoin rien , au fond, si ce n'est d'elle. Qu'elle reste. Qu'elle dépose cette foutue brosse à dent là où elle était, quelques secondes auparavant. Des plaies nées du tranchant du verre, il y a la joliesse de l'encre rouille, son doigt esquisse les lettres, les chiffres de cette manière dégueulasse, sur leurs portraits craquelés. K 626 VIII. Sequentia Lacrimosa. Un Requiem, du Mozart en D mineur, rien que ça. Pour lui faire comprendre, pour lui exprimer que tout ceci lui paraît invraisemblable, qu'il est paumé dans sa tête et en deuil. En deuil parce qu'il n'est pas sûr qu'elle l'ait vu, elle, nous s'en aller. Nous. « Sur l'étagère, l'avant dernière, à la lettre M » - comme Mattiejolie, je t'aime toi mais, je ne nous aime plus.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé.



There are ten thousand roads to run away - [Mattian] Empty
MessageSujet: Re: There are ten thousand roads to run away - [Mattian]   There are ten thousand roads to run away - [Mattian] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

There are ten thousand roads to run away - [Mattian]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
State of Grace :: Staten Island, NYC :: Tottenville-